Le 11 janvier 2018 Réponse de Monsieur Maingain Olivier

Madame,

J’accuse réception de votre courriel du 31 octobre dernier, lequel a retenu mon attention.

J’y réponds en concertation avec Mme Véronique Caprasse, députée fédérale DéFI, qui a également reçu votre courrier.

Comme vous le savez sans doute, en tant que parti de l’opposition au fédéral nous ne sommes pas aux commandes pour prendre des initiatives. Les députés fédéraux ont fait un travail appréciable pour prendre connaissance des problèmes et se mettre d’accord sur la résolution que vous mentionnez dans votre courrier. Ce travail ne fut pas facile car les experts eux-mêmes ne sont pas parvenus à se mettre d’accord lors des auditions, et il y eut des échanges un peu vifs en Commission. En l’absence de consensus scientifique, les responsables politiques sont toujours un peu démunis. Mais ce n’est pas une raison pour ne rien faire. Vous faites référence à ce qui se fait dans d’autres pays. Les initiatives prises au Canada ont retenu notre attention : ils ont voté une loi fixant un cadre fédéral relatif à la maladie de Lyme, et qui repose sur les 3 piliers suivants (1) :

Surveillance : l’établissement d’un programme national de surveillance médicale qui utilise les données recueillies par l’Agence de la santé publique du Canada pour qu’il soit possible de suivre adéquatement l’évolution des taux d’incidence et des coûts économiques liés à la maladie de Lyme.
Éducation et sensibilisation : la création et la distribution de matériel didactique normalisé portant sur la maladie de Lyme, à l’intention des fournisseurs de soins de santé au Canada, en vue de mieux faire connaître cette maladie à l’échelle nationale et d’en améliorer la prévention, l’identification, le traitement et la gestion.
Lignes directrices et pratiques exemplaires : l’établissement de lignes directrices concernant la prévention, l’identification, le traitement et la gestion de la maladie de Lyme, et la mise en commun des meilleures pratiques à l’échelle nationale.

Ils parviennent par exemple à localiser géographiquement les populations de tiques, à diffuser des conseils précis pour réduire le nombre d’habitats de tiques près de chez soi

En Belgique, c’est de plus en plus compliqué de mettre en place un programme national. Cela se vérifie aussi dans la lutte contre le tabac et l’alcool, par exemple. Quant à la recherche scientifique, elle est de plus en plus morcelée, notamment à cause de la 6e réforme de l’État qui a transféré les pôles d’attraction interuniversitaires aux Communautés.
Nous estimons que pour mener des actions efficaces dans un domaine comme celui-ci, il faut réunir les différents niveaux de pouvoir autour d’une table de concertation, et coordonner leurs actions en un plan cohérent, depuis la collecte des données jusqu’à la prise en charge des patients. La résolution votée à la Chambre a le mérite d’exister, mais elle ne va pas selon nous assez loin.

Nous sommes conscients de ne pas pouvoir faire le tour d’une question aussi complexe dans le cadre de cet échange de courriels, mais nous restons à votre disposition pour en parler davantage.

En restant à votre écoute, je vous prie d’agréer, Madame, l’expression de ma considération distinguée.

Olivier Maingain

Président